Pendant de nombreuses années,
Etait une terre dévastée,
Une terre aride où rien ne poussait,
Une terre abrupte faite de chutes,
Une terre de ténèbres au noir funèbre,
Une terre en colère au tremblements sévères.
Coincée sur cette terre dévastée,
Elle, petite chose terrifiée,
A versé des larmes par milliers,
Des larmes de tristesse,
Des larmes de détresse,
Des larmes au goût amer,
Des larmes de colère,
Des larmes de maux à l’âme,
Des larmes à défaut d’armes…
De ces larmes par milliers
Un jour, un ru est né
Qui s’est lentement transformé
En un ruisseau, en un torrent
Tellement violent, tellement puissant,
Qu’il a comblé failles et fossés,
Qu’il a chassé l’aridité.
Et sur cette terre irriguait,
La vie en elle s’est réveillée.
Autour d’elle de petites fleurs,
Et des touches de couleurs,
Des goûts, des sons et des odeurs,
Qui éloignaient tous ses malheurs.
Peu à peu, la terre jadis dévastée
Est devenue havre de paix,
Un peu cabossé par le passé
Mais tout de même recomposé.
Un jour, dans son havre de paix,
Elle a levé la tête et s’est tournée,
Pour découvrir à l’horizon,
Un autre monde et d’autres sons,
D’autres odeurs, d’autres saveurs :
Mille et une richesses à l’extérieur.
Mais elles semblaient si éloignées,
Et elle, si protégée dans son havre de paix,
Osait à peine s’en éloigner.
Pourtant ce monde inconnu semblait briller,
Et cette lumière l’a attirée.
Alors, poussée par la curiosité,
Elle s’est lancée,
Elle a batti un pont
Entre ces différents mondes,
Un pont à accès sécurisé,
Un pont à double sens,
Un pont comme une chance,
D’oser sans se blesser,
D’y aller sans s’oublier.
Doucement, lentement,
Calmement, sereinement,
Une nouvelle terre à découvrir,
De nouvelles frontières franchir…
Elle s’avance
Avec bienveillance,
Le cœur léger,
L’esprit quasi en paix,
Le corps encore méfiant…
Mais l’Inconnu semble plaisant,
Et sur ce nouveau chemin naissant,
Désir de vie est bien présent,
Rien à demander de mieux,
Rien qui ne semble plus heureux !